Ne permets pas que je me lasse de Te chercher mais mets-moi au cœur un désir plus ardent de Te chercher.
Saint Augustin d’Hippone
Eglise Saint-Ferréol-
les Augustins
En pèlerin, j’ai rejoint la Fourragère, visitant l’église Saint-Barnabé puis Saint-Augustin-Beaumont, en quête du désir ardent du Saint Père de l’Église.
La Fourragère* ne comprend pas e noyau villageois**. Situé sur une colline à l’est de la ville, atteignant l’altitude du parvis de Notre-Dame de la Garde, le quartier restera jusqu’au 20ème siècle un espace partagé. Des terres fertiles fournissent des produits maraîchers alors que des marseillais aisés profitent de campagnes avec bastides et parcs. Ils y séjournent pour échapper aux grandes chaleurs et à la puanteur en ville. Avant 1950, des lotissements de villas, certains modestes, d’autres cossus, se développent sans mettre fin aux activités rurales. Les prés accueillaient des relais de poste et en assuraient le fourrage. Le quartier en a tiré son nom.
L’eau provient de ruisseaux qui descendent des collines. Au pied du quartier passait depuis le 13ème siècle l’aqueduc desservant les 380 puits de Marseille.
Dans les décennies 60 et 70, sous la pression démographique, sont bâtis de grands ensembles résidentiels qui conservent le nom des campagnes comme les Borromées, le Constellation ou Marie-Christine***, éradiquant toute activité agricole.
Pour rejoindre la Fourragère, partant de l’extérieur de l’ancien second rempart, je traverse deux limites urbaines : le Jarret, ensemble de boulevards réalisés par couverture de la rivière éponyme, franchi également pour se rendre à Saint-Calixte, et la L2, autoroute urbaine qui assure le lien entre les autoroutes nord et est.
Des rescapés du génocide arménien se sont installés à la Fourragère. L’édification de leur église à Beaumont, Saint-Grégoire l’Illuminateur****, précédera de quatre années celle de l’église Saint Augustin-Beaumont, appelée elle-aussi à accompagner spirituellement le développement résidentiel du secteur.
Le terrain de l’église est cédé par la famille d’’Augustin Fabre, le médecin des pauvres, décédé en 1884. Elle possédait une bastide dans le quartier. En souvenir du docteur Fabre, très pieux, l’église est dédiée à Saint Augustin*****. Elle a été consacrée en 1936, année de la consécration de Saint-Antoine-de-Padoue au Roucas-blanc, de facture plus 19ème cependant, et de construction de l’immeuble dont j’occupe le dernier étage. La maison des Fabre fera le presbytère.
Penché à ma fenêtre, je vois Saint-Augustin-Beaumont, à 4 kilomètres et au devant de la nef, le clocher de l’église Saint-Barnabé, plus près d’un kilomètre.
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*L’arrondissement est partagé en 7 quartiers administratifs dont La Fourragère. Beaumont comme d’autres quartiers secondaires, garde son appellation dans le vocabulaire courant
**La plupart des quartiers marseillais tiennent leur nom du village autour duquel ils ont été développés. Certains n’ont longtemps été que des hameaux ou des groupes d’habitations construits à proximité d’une bastide (d’après le rapport de présentation du PLU – 2019)
***Approuvé en 1959, le Plan de Meyer-Heini a servi de référence jusqu’à la fin des années 1970. Il a confirmé la volonté d’appuyer le développement de la ville sur les noyaux villageois de la périphérie au détriment de la rénovation des secteurs anciens (idem ci-dessus). En 1990, René Borruey a porté une appréciation plus positive sur cette orientation : « Meyer-Heine a souhaité « remplacer le schéma classique de la ville radioconcentrique en forme de cible… par celui de la grappe »
****Il s’agit d’une église arménienne orhodoxe. Une église arménienne catholique dédiée elle aussi à Saint Grégoire l’Illuminateur se trouve rue Sibié, à la Plaine
**** Dédicace qui renvoie à Saint-Ferréo-les Augustins, point nodal de ce travail
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A suivre…
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