
Il me suffit de vivre en chrétien.
Saint-Ferréol de Vienne, tribun et martyr
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Saint-Ferréol-les-Augustins, comme un pivot
Ancienne chapelle du couvent des Augustins, Saint-Ferréol-les-Augustins marque l’angle nord-est du Vieux-Port de Marseille, face au puits de chaleur qui accueille la terrasse de la Samaritaine. L’église occupe l’entrée de l’ancienne corne du port qui s’est comblée d’elle-même au moyen-âge, terrain meuble et fragile dont l’extrémité est visible au Jardin des Vestiges*.

Au 14ème siècle les Augustins avaient quitté leur 1er convent, sur les hauteurs de la 1ère rue Fongate** pour se placer sous la protection des remparts***. Ils y ont bâti l’église actuelle. Avec les siècles et une histoire chahutée, le sanctuaire s’est ouvert peu à peu aux vents et au monde, face au port et aux navires. Aujourd’hui il accueille ce monde qu’est Marseille en miniature, il en est le pivot.
La porte de l’église s’ouvre tous les jours pour qui veut la franchir, régulier ou de passage. De passage à Marseille ou de passage sur le Vieux-Port, qu’il soit croyant ou touriste à la recherche de chaleur ou de fraîcheur, selon la saison, que sa quête soit spirituelle ou celle d’un curieux. Le pauvre et le riche, d’où qu’il vienne et où qu’il aille, entré pèlerin ou touriste, sortira à sa manière pèlerin car l’Esprit descendra sur lui.

La lumière y est pleine et chaude, portée par des enduits clairs et des vitraux Laudato Si aux couleurs chaleureuses. La sortie de l’office le dimanche à midi est un plongeon soudain au bain d’une lumière vive, méditerranéenne. Un marché vivifiant, prolongation terrestre des dons spirituels, s’offre en partage. Passer la porte est un retournement comme le retournement est une conversion****.




Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile.
Marc 1, 15
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La suite de l’histoire
Les travaux du couvent des Augustins et de son église gothique débutent en 1447. La construction prendra plus d’un siècle. La charpente réalisée avec les bois d’une ancienne galère établit un signe des liens avec le port.
Le bâtiment est alors inséré dans le tissu urbain. La rue des Augustins, au sud, n’existe pas et l’entrée de l’église se fait par l’actuelle rue du Beausset, sur le côté nord de l’église.
Les révolutionnaires démolissent le couvent et des investisseurs achètent les terrains très valorisés. L’église, vendue elle-aussi, connaitra plusieurs propriétaires avant de trouver une vocation paroissiale, sous la dédicace de Saint-Augustin.
Après la démolition en 1804 de la troisième église Saint-Ferréol de Marseille, l’ancienne chapelle des Augustins reprendra ce vocable voyageur. Elle s’appelera désormais Saint-Ferréol-les-Augustins*****.

Cette troisième Saint-Ferréol se trouvait au débouché de la rue commerçante éponyme, à l’emplacement de l’actuelle place Félix Baret, face à la préfecture.

En 1862, la création de la rue impériale, future rue de la république ,entraine la démolition de la cinquième travée de la nef. L’église y gagnera une façade ouverte sur le Vieux-Port, élevée en 1874 dans un style néo-classique. Un placage en ciment, sobrement décoré, la recouvre en pastel, du rose et du blanc.
L’église Saint-Ferréol-les-Augustins aujourd’hui
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L’édifice contient un riche mobilier, des sculptures et des tableaux classés. Les chapelles accueillent plusieurs œuvres de Michel Serre. Un maître-autel de Dominique Fossati embellit le chœur.
Le site web de l’église propose une visite par étapes, avec textes, photos et audioguides multilingues.
L’église Saint-Ferréol-les-Augustins relève du rectorat Saint-Ferréol-Saint-Cannat confié par l’archevêque de Marseille à la Compagnie de Jésus en septembre 2017.
Des signes encore de l’ouverture au monde du sanctuaire.

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Notes
*La corne du port fait pour moi comme la pointe de l’âme où demeure l’Esprit (Penser l’âme au XXIe siècle – KTO TV)
** Le site avait été remis aux Hospitaliers après la chute des Templiers. Les Augustins l’ont racheté après la disparition forcée de leur couvent hors-les-murs. Par précaution, la ville, menacée par des compagnies de routiers., avait ordonné la démolition des bâtiments extérieurs situés à proximité des remparts. D’autres couvents comme celui des Clarisses, ont connu le même sort
***Devenue rue de la Palud et qui accueille l‘église de la Trinité (une autre rue Fongate existe aujourd’hui, plus à l’est, à la Plaine)
****On est alors retourné comme un gant, c’est la metanoia
***** Un premier sanctuaire Saint-Ferréol, dépendant de l’abbaye Saint-Victor, avait été établi sur la pente sud de la colline Notre-Dame de la Garde. Une chapelle a par la suite été édifiée rue Rouvière, à proximité de l’actuelle rue Saint-Ferréol
De ma fenêtre, je vois le clocher de Saint-Ferréol qui semble résister au poids des tours Labourdette.

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A suivre…
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