Les actes en disent plus que les mots. Que vos paroles enseignent, que vos actes parlent
Saint Antoine de Padoue
A l’origine du Roucas-Blanc, quartier en colline aujourd’hui occupé par des villas derrière des murs élevés, se trouvait un petit village isolé, le Terrail. Une religieuse, Antoinette, y visitait les pauvres. Elle côtoyait leurs misères matérielles, morales et spirituelles, avec des unions irrégulières, un recul des baptêmes, des pratiques oubliées. Bonaventure, un franciscain auquel la religieuse avait fait appel, répondit :le bien ne se fera que le jour où le Bon Dieu descendra dans ce quartier.
Antoinette sollicita l’archevêque afin de créer un centre religieux. Celui-ci fut installé dans un ancien bâtiment des omnibus*. Le père Bonaventure**, en lien avec le curé de Saint-Cassien***, accepta d’évangéliser le quartier.
Les messes étaient célébrées dans une chapelle installée dans la remise. Le père organisait des formations et des échanges informels. Le Bon Dieu était descendu dans le quartier, les unions régularisées, les enfants baptisés, catéchisés. Le franciscain organisa une conférence sur la vie du plus grand ouvrier qui ait paru sur terre. Elle se tint dans la salle de bal du quartier, avec des projections. Le grand ouvrier, c’était Jésus.
Une église restait à bâtir. La remise-chapelle était devenue insuffisante. En 1911, avec l’appui de l’évêché et de nombreux donateurs, le chantier fut engagé sur le site. Interrompu par la guerre, il reprit, la paix revenue. La population était en croissance. En 1922, Saint-Antoine-de-Padoue fut bénie et ouverte au culte, puis consacrée en 1936.
L’église et ses annexes sont installés une plateforme qui domine de près de 10 mètres le bas du chemin du Roucas-Blanc. On y accède par un escalier latéral, après la première courbe de la rue. Bien que conçu au début du 20ème, le sanctuaire poursuit sur la voie d’un éclectisme sous influence**** qu’avaient adopté la plupart des églises du 19ème siècle. Saint-Augustin Beaumont, consacré la même année, propose une architecture plus contemporaine. La façade de Saint-Antoine-de-Padoue rappelle celle de Saint-Calixte, en plus élancée. Le clocher carré, situé à l’arrière, n’est pas visible depuis la rue.
De ma fenêtre, l’église, à l’arrière de la colline de Notre-Dame-de-La-Garde, est invisible. Elle occupe une position symétrique de celle de Saint-François d’Assise.
Saint-Antoine-de-Padoue depuis Notre-Dame-de-la-Garde
*Remplacés par le tramway électrique
**Paroisse du Vallon de l’Oriol
***Il avait été chassé de l’œuvre d’Endoume par la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des églises et de l’état
****Renaissance, byzantine, gothique ou romane. Certaines églises du 19ème, comme Saint-Vincent-de-Paul ou Saint-Pierre, ont cependant adopté un style plus pur, gothique ou roman, moins inventif mais plus expressif. A Saint-Augustin de Lyon, Augustin Chomel est parvenu quant à lui, par un sobre éclectisme, à affirmer une intention puissante
A suivre…
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