Les clarisses à Marseille

Ce que tu tiens, tiens-le. Ce que tu fais, fais-le et ne le lâche pas. Mais d’une course rapide, d’un pas léger, sans entraves aux pieds, pour que tes pas ne ramassent pas la poussière, sûre, joyeuse et alerte, marche prudemment sur le chemin de la béatitude.

Sainte Claire à Sainte Agnès de Prague

Assise, basilique Sainte-Claire

Peu avant sa mort en 1253, Sainte Claire a demandé aux sœurs Béatrice et Angèle de fonder un monastère à Marseille. Un premier couvent, Sainte-Claire et Saint-Damien, sera établi en 1264 hors les murs. Il est démoli en 1358 dans le contexte des mesures préventives prise par la ville menacée par des routiers*. Un nouveau couvent est établi rue Neuve Sainte-Claire*. Il sera confisqué à la révolution et les religieuses quitteront la France. Les bâtiments disparaîtront avec le percement de la rue de la République.

Outre des tableaux de Michel Serre et un ostentatoire offert par le roi René, ce 2ème couvent possédait une des silices de Sainte-Claire.

Les clarisses, appelées sœurs pauvres, sont des contemplatives cloîtrées qui mènent une vie de prière fraternelle et joyeuse. En conformité avec leur Règle, jusqu’à Vatican 2, elles vivaient exclusivement de dons. Le concile ayant interdit toute mendicité, elles réalisent différents travaux comme la confection de vêtements pour les petits enfants.

La vie des moniale est réglée dans tous ses détails. Le coutumier, recueil des habitudes et traditions de l’ordre, rythme la vie des religieuses dans les moindres détails. Il offre de s’approcher de la perfection chrétienne selon Saint-François : l’humilité, la pauvreté, l’amour et la joie.

Des clarisses se réinstallent à Marseille en 1892 dans un beau domaine verdoyant, au cœur du quartier Perier. Si la chapelle est ouverte aux fidèles pour les offices, le couvent, pour l’essentiel, reste fermé aux visiteurs. Les vues aériennes permettent de mesurer la rigueur de son organisation, assez proche de la description du 2ème couvent, fournie par Christine Larchet : des bâtiments construits en carré, intégrant une église et une cour intérieure, un jardin enveloppant la bâtisse ; l’architecture est sobre et classique**. Le jardin de l’ancien couvent est cependant plus réduit que celui du 3ème, démentant sur ses côtés ce dernier point : ce qui lui donne l’aspect d’un vaste parc, tout en étant parfaitement intégré dans l’architecture urbaine***.

clarisses à Marseille

De mes fenêtres, je peux voir la croix de pierre du couvent, pointe sud de mon périmètre d’exploration pédestre.

clarisses à Marseille
clarisses à Marseille

* Comme le sera le couvent des Augustins qui construiront intra-muros la future église Saint-Ferréol

**Future rue Jean-Marc Cathala

***Les clarisses de Marseille aux XVIIe et XVIIIe siècles

A suivre…


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