Lors de ta Dormition, Tu n’as pas abandonné le monde, ô Mère de Dieu.
Tropaire (ton 1).
Des grecs à Marseille, au 19ème siècle
L’église de la Dormition-de-la-Mère-de-Dieu est la plus ancienne église orthodoxe d’Europe occidentale. Elle accueille une quarantaine d’icônes des trois derniers siècles, originaires de Grèce et de Russie pour la plupart.
Au début du 19ème siècle des jeunes grecs aisés choisissent de partager la société nouvelle née à la Révolution. Participant à la vie économique locale comme négociants en céréale ou en textile, ils rejoignent à Marseille des compatriotes militaires de retour des campagnes napoléoniennes et des familles de marins.
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En 1820*, la communauté s’organise autour du culte orthodoxe. Un ancien aumônier de l’armée bonapartiste en sera le premier desservant. En 1835, les grecs marseillais fontconstruire une première église. Le sanctuaire actuel la remplacera sur le même site, en 1844. Par deux fois on agrandira le ;bâtiment. De style empire, il ne cède pas à la mode des orientaliste qui aura cours à Marseille tout au long de ce siècle.
L’arrivée de familles chassées d’Anatolie ou du Dodécanèse, accueillies à Marseille par « la Mère Église » renforcera la communauté. La Dormition-de-la-Mère-de-Dieu est une paroisse de la Métropole orthodoxe grecque de France placée sous l’autorité du métropolite de France.
L’église de la Dormition-de-la-Mère-de-Dieu
Répondant aux principes du culte grec, le contenu religieux de l’église est iconographique avec, notamment, un vitrail monumental représentant la Dormition de la Mère de Dieu. Des artistes marseillais catholiques ont réalisé les vitraux. Cette coopération entre orthodoxes et catholiques travaille à réduire la portée des oppositions théologiques. Pour les orthodoxes et les catholiques, Dormition et Assomption ne recouvrent pas la même conception du privilège de Marie qui n’a pas connu le péché*. « Elles sont cependant sources d’espérance de la vie éternelle après la mort.*** »
Les icônes réalisent une communion avec la personne du saint représenté, qui portera des fruits dans notre cœur. Il s’agit d’un sacrement. L’authenticité et la vérité des irones priment sur la beauté ou les qualités artistiques. Symbole de la résurrection les icônes présentent le visage d’un saint, d’un saint ou du Christ, comme symbole de la vie après la mort. Les icônes prennent place dans la liturgie orthodoxe. Leur vénération est un dogme de la foi depuis le septième concile œcuménique.
Les icônes proviennent d’ateliers monastiques divers, grecs comme l’icône de la Vierge Portaïtissa du monastère athonite d’Iviron datée de 1822, ou venant de Constantinople et de Russie. La présence à côté de l’icône de la Vierge de celle de saint Nicolas répond à une tradition russe. En effet, dans les églises gréco-byzantine, l’icône à laquelle l’église est dédiée est placée à côté de celle de la Vierge. Saint Nicolas est aussi le protecteur des navires, des marins et du commerce, faisant écho aux activités des grecs marseillais.
Le vent souffle où il veut; tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.
Jean 3, 8
Notes
*1820 est aussi l’année du lancement d’une mission évangélisatrice à Marseille.
**Dans le catholicisme , dormition désigne la mort de la Vierge alors que sa montée au ciel est l’Assomption. Les Églises d’Orient critiquent ce terme qui pourrait laisser croire que la Vierge a été enlevée au ciel de son vivant.
Pour eux, l’emploi de dormition signifie que la Vierge est morte sans souffrir, dans un état de paix spirituelle
** Père Gougaud sur le site Église catholique de France.
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Cette église est, de chez moi, le plus proche des sanctuaires mais sa nef comme son clocher ne dépassent pas du tissu urbain. On l’aperçoit depuis la Rotonde. Son clocher est masqué par les feuilles d’un platane au printemps et en été.
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A suivre…
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