Saint-Jean Baptiste, Marseille


Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.


Matthieu 3:3

Saint-Jean Baptiste, Marseille
Vitrail église
Saint-Jean-Baptiste Marseille

Saint-Jean-Baptiste constitue une réponse originale à une situation courante au 19ème siècle : comment accompagner spirituellement une extension urbaine très rapide, ici vers le sud-est de Marseille. Le territoire de la future paroisse glisse en quelques années d’une dominante rurale à une structure urbaine mixte puis dense. Bernard Gouffé de Lacour, naturaliste et directeur du jardin botanique, avait dès le début du siècle morcelé une propriété familiale* autour d’une large voie bientôt baptisée à son nom. On débouchait vers ce secteur en suivant des axes de desserte comme le vieux chemin de Rome ou le grand chemin de Toulon.

En 1841, les habitants du quartier réclament au curé de Saint-Joseph, paroisse nouvelle à laquelle ils sont rattachés, un service religieux détaché. Celui-ci sera organisé dans une maison occupée provisoirement par les Carmélites, cours Gouffé**.

Le petit oratoire se révèle rapidement insuffisant et Alexandre Ferrari, propriétaire foncier met à disposition un local qui devient la chapelle Saint-Alexandre, avec un vicaire dédié, affecté d’un large périmètre***.

Saint-Jean Baptiste, Marseille

Monseigneur Eugène de Mazenod souhaite alors consolider la paroisse par la construction d’une église. En 1851, il acquiert un terrain issu du lotissement de propriétés du quartier dont la population continue de croître****. Sur ce terrain se trouve une bastide de deux étages, construite 50 ans auparavant, avec des dépendances qui avaient servi pour la fabrication de noir d’ivoire.

Saint-Jean Baptiste, Marseille

De travaux de transformation de la bastide sont entrepris pour lui donner l’aspect intérieur d’une église. Le plancher du premier étage est démonté et quatre piliers avec arceaux sont érigés pour soutenir le deuxième étage qui servira de presbytère. A l’est, le mur est ouvert sur une abside. Un pavillon de bois est érigé sur le toit afin d’accueillir une cloche de 500 kilos.

L’intérieur est peint à la chaux. Le mobilier en bois du nord provient pour l’essentiel de la Chapelle Saint-Alexandre.

10 ans plus tard, un clocher est érigé pour remplacer la structure initiale qui mettait en péril l’édifice. Il ressemble à ceux de rappelle ceux de Saint-François d’Assise, de 1967, et de Saint-Lazare. Quatre nouvelles cloches sont bénies*****.

Saint-Jean Baptiste, Marseille

De ma fenêtre, je ne peux pas voir le quartier et son église, masqués par la plaine.

* Dans laquelle il avait établi un premier jardin de naturalisation. Le site accueillera le village des Mamelouks, soldats orientaux de toutes nationalités ramenés d’Égypte par Bonaparte. Il sera le théâtre d’un épisode connu sous le nom de massacre des Mamelouks

**Dans l’attente de la construction de leur monastère à proximité du futur parc Longchamp

***Une statue de Saint Alexandre est toujours présente dans l’église Saint-Jean-Baptiste

****Passant de 7000 à 18000 habitants en 25 ans. Plusieurs de ces propriétés étaient issus de bien nationaux. Le terrain de Saint-Jean-Baptiste appartenait avant la Révolution, aux Frères Prêcheurs

*****Le clocher devait se terminer par une flèche afin d’accueillir une horloge publique. Par manque de moyens, il resta inachevé.

A suivre…


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