Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : Avance au large.
Luc 5, 4

Notre-Dame-de-Victoire
Une église de la reconstruction
Le chantier de Notre-Dame-de-Victoire de Lorient, église de la reconstruction, s’achève en 1955. Les bombardements alliés de 1943 avaient détruit la ville à 90 %. L’église Saint-Louis* édifiée en 1810 et située à 400 m de de la nouvelle église, n’avait pas été épargnée.

En 1946, Georges Tourry, architecte en chef chargé de la reconstruction de Lorient, fait appel à Jean-Baptiste Hourlier pour la réalisation des principaux édifices publics de la ville. Notre-Dame-de-Victoire sera son œuvre la plus importante au sein de la cité portuaire.
L’église du centre de Lorient, faite en béton mais parée de granit, forme un rectangle de 36 mètres sur 42. Elle s’ouvre sur une place qui permet de saisir le bel équilibre de ses formes.
Une coupole de 24 mètres de diamètre surplombe la nef d’inspiration néo-byzantine**. La lumière, parée d’un caractère divin, vient du haut, comme dans les églises orientales.
L’aspect brut des matériaux, le béton notamment, souligne par contraste la sophistication discrète des formes qui font la beauté de l’édifice. La coupole a gardé les stries des coffrages***.
Un porche de 12 mètres enfonce la façade sur toute sa hauteur. Une statue de la Vierge de René Letourneur**** surplombe la porte d’entrée. L’éclat de sa blancheur la détache sur son fond gris de pierre.


Avance au large
Sur la façade, à droite du portail, on peut lire la Parole du Christ : Avance au large. Ces mots rappellent que Lorient est un port qui mène au lointain. Un lointain à l’image de la profonde découverte du Christ qu’offre la Parole.
Un second portail, au sud, accueille les statues de saint Pierre-aux-Liens et de saint Louis sculptées par Jean Mingam. Saint Louis a été dédicataire de la paroisse dès sa fondation en 1709. Le roi, souverain des croisades, des univers lointains, à l’image du Christ, toujours est resté proche de ses sujets.
Point le plus élevé de la ville, le clocher culmine à 54 mètres. On y accède par un escalier de 270 marches.








De la nef à la terrasse
Un intérieur inoubliable

Sa statuaire, ses fresques, son chemin de Croix, son mobilier font du sanctuaire un édifice inoubliable, tant pour sa force spirituelle que par son rapport à l’art du temps, largement inscrit dans la tradition bretonne.
Xavier de Langlais, Adolphe Beaufrère, Daniel Goudier avec l’architecte Jean-Baptiste Hourlier, Jean Mingam ou René Letourneur ont porté par l’entrelacs de leurs œuvres, l’esprit universel offert par l’héritage breton. Un leg déjà capté en son temps et transformé par Gaugin et ses compagnons au Pouldu ou à Pont-Aven,. Ce leg se fait véhicule aussi par retour du caractère populaire qui imprègne la Bretagne croyante.

Chapelle Saint-saLouis – Xavier de Langlais
L’abside est décorée d’une immense fresque de Nicolas-Pierre Untersteller*****, présentant le couronnement de la Vierge. Les couleurs chaudes portées par les pigments, leur présence puissante et le thème lui-même de la fresque, le triomphe de la Vierge, première chrétienne, élèvent le visiteurs vers les Cieux divins.
b.
Chère fille, la mesure par laquelle nous devons Dieu aimer, est aimer le sans mesure.
Saint Louis, dernière lettre à sa fille en 1270

Notes
*L’usage du vocable de saint Louis reste attribué à l paroisse, créant un parallèle avec l’église Notre-Dame-de-Bon-Port de Nantes
**En cela elle renvoie vers bien des églises de Marseille
***La coupole néo-byzantine et béton armé renvoie au parti-pris retenu par Paul Tournon, architecte né à Marseille, pour la réalisation en 1935 de l‘église du Saint-Esprit de Paris. L’ambiance créée par le bâtiment a pu aussi être comparée à celle de la base la base de sous-marins de Lorient
****René Letourneur a réalisé une grande partie de la statuaire de l’église
*****Peintre français né en Lorraine surtout connu pour ses fresques murales

Le dôme néo-byzantin de la Major, le clocher des Carmes et le rayon vert depuis mes fenêtres
C
A suivre…
c
V

Laisser un commentaire