Un couvent des récollets à Marseille
Saint-Théodore appartenait à un couvent de récollets, franciscains qui désiraient revenir aux règles initiales de l’ordre. Ils formèrent l’Observance et s’installèrent dans des maisons dites de récollection.
Après une brève occupation du prieuré de Notre-Dame du Rouet à Marseille, les moines s’établirent vers 1633 à l’extérieur des remparts, dans un des plus importants couvents de leur ordre.
Étienne de Puget, évêque de Marseille consacre l’église Saint-Louis et Saint-Antoine-de-Padoue* est consacrée en 1648. La ville établie sous Louis XIV, avec la construction de la nouvelle enceinte absorbera la convent. Il se retrouve ainsi dans le futur quartier Belsunce.
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En 1792, après confiscation par la révolution, le cloître devient un arsenal lié à l’expédition l’expédition contre Arles qu’il fallait mater. Sous la conduite de Barbaroux et Rebecquy, fédéralistes, se constitue une milice de jeunes gardes nationaux, inexpérimentés et indisciplinés. Un dimanche des gardes jouent aux boules avec des boulets.
Une explosion fait trente-huit morts et des blessés. Ce qu’il reste du couvent est mis en vente, à l’exclusion du sanctuaire qui devient l’église paroissiale sous le vocable de saint Théodore, évêque de Marseille au 6ème siècle.
En 1829, on vole des des vases sacrés et des hosties. Processions et cérémonies expiatoires suivront. Cinq jours plus tard le recteur de l’église meurt d’apoplexie.
Une riche décoration
Quatre pilastres surmontés d’un fronton triangulaire décorent la façade. Trois statues du sculpteur italien Rosario Bagnasco**, disposées au-dessus de la porte et sur ses côtés, remplacent celles de Jean Garavasque, maître sculpteur des galères, détruites en 1794 : une statue de la Vierge, celle de Saint Louis tenant la couronne d’épines et celle de Saint Théodore.
Un escalier conduit à la porte d’entrée. Une coupole en ellipse qui l‘éclaire de huit fenêtres convergentes, donne à cette église son caractère singulier. Sa décoration, son mobilier, son buffet d’orgue et, à sa manière, son état de délabrement confortent sa grande beauté.
Antoine Sublet*** a réalisé les peintures de la voûte au 19ème siècle. Elles rappellent le vol sacrilège du ciboire. Un filet de protection contrarie leur lisibilité. Derrière le maître autel un grand tableau de Jacques-Antoine Beaufort****, représente l’embarquement de saint Louis pour la croisade.
Enfin au-dessus de l’entrée se trouve un très beau buffet d’orgue du 18ème siècle, placé sur une console sculptée d’instruments de musique d’une très grande finesse.
Le sanctuaire, associé à la paroisse des Réformés, s’ouvre rarement au visiteur. Une attention aux annonces internet permet néanmoins de s’y recueillir. Sa fragilité, sa lumière et sa grâce peuvent alors nous toucher.
Jérusalem
Dernier mot de saint Louis mourant
Notes
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*Vocable repris par l’église du Roucas-blanc
**Peintre palermitain qui vécut en exil à Marseille vers le milieu du 19ème siècle, à la suite de la restauration des Bourbons en Sicile
***Peintre catholique très proche des chartreux
****Jacques-Antoine Beaufort a également peint Saint Louis, roi de France, sur son lit de mort, donnant sa bénédiction à son fils Philippe – Chapelle Saint-Louis de l’École Militaire, à Paris.
De mes fenêtre, je vois le faîtage de l’église Saint Théodore, entre deux pignons d’immeubles.
A suivre…
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