Tes morts revivront, leurs cadavres se lèveront. Ils se réveilleront, crieront de joie, ceux qui demeurent dans la poussière, car ta rosée, Seigneur, est rosée de lumière, et le pays des ombres redonnera la vie.
Isaie 26 : 19
Résurection de Lazare
Jean-Joseph Dassy
Au début des années 1830, Eugène de Mazenod n’est pas encore archevêque de Marseille. Il prend l’initiative de faire bâtir les églises Saint-Lazare et Saint-Joseph et Saint-Barnabé, passant outre l’obligation de demander l’avis favorable du conseil municipal. La construction de Saint-Lazare commencée 1833 sera déclarée illégale. En 1838 la nouvelle politique religieuse du royaume permettra sa reconnaissance d’utilité publique par le conseil municipal puis son acquisition par la ville pour 168 000 francs, soit le tiers du prix de la construction. Monseigneur de Mazenod s’était porté personnellement garant de l’emprunt réalisé pour le financement de l’édifice.
L’église est construite dans le quartier eponyme qui accueillait le Lazaret Saint-Martin d’Arenc, suivant les plans des architectes Pascal Coste qui ont réalisé également Saint-Joseph et Saint-Barnabé, et Barral. Elle comprend trois nefs séparées par des colonnades ionique. Sa façade inachevée devait représenter un portique à colonnes corinthiennes. Le clocher carré, avec ses fenêtres, rappelle ceux de Saint-François d’Assise, de 1967, et de Saint-Jean-Baptiste.
Musée Carnavalet, Histoire de Paris
Le quartier a subi une transformation brutale en 1971, avec une coupure radicale entre ses parties ouest et est. L’autoroute A7 a été prolongée vers la Gare Saint-Charles et son terminus d’alors, la Porte d’Aix. Présentée comme un progrès, cette percée au service de l’automobile a placé certaines fenêtres de riverains à trois mètres des voitures. Le tracé de l’autoroute semble avoir été choisi pour assurer une vue vers Notre-Dame de la Garde dans l’axe des voies, ce qui a préservé Saint-Lazare, légèrement sur le côté.
Le recul de l’autoroute aux pieds de l’église, dans les années 2000; et la réalisation de nouveaux bâtiments ont crée un étrange espace tridimensionnel avec ponts automobiles et piétons, rues hautes et basses, avenues, tunnels, escaliers et murs.
Vues vers l’ouest, le sud et le nord depuis l’esplanade Olympe de Gouges
Je ne peux pas voir l’église Saint-Lazare, masquée par les bâtiments de la rue Bernard Dubois.
A suivre…
V
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