Une nouvelle paroisse, une nouvelle église
En 1869, à la demande de quelques fidèles de Saint-Victor, Monseigneur Charles-Philippe Place crée nouvelle paroisse, Saint Philippe. Il lui radonne l’un des ses prénoms. La densification de la ville appelle un renforcement du maillage ecclésial. Saint-Philippe se trouve à 600 mètres de Saint-Victor comme de Saint-Joseph, consacré en 1855. Un groupe de paroissiens fait circuler une pétition afin de rester liés Saint Victor. ’Lévêque n’y répond pas. La nouvelle paroisse compte 6000 habitants.
Au 121 rue Sylvabelle, en rez-de-chaussée d’un immeuble, se trouvait auparavant une chapelle dédiée au Sacré-Cœur et desservie par des pères doctrinaires. Fin 1868, les pères quittent Marseille et ferment leur chapelle. Sur ce site, on inaugure une première église en 1869 . Elle sera agrandie avant d’après les plans de l’abbé Pougnet.
Rapidement, des projets de nouvelle église sont avancés, dont l’un au carrefour du boulevard Notre-Dame. La libération du terrain voisin de la première église, rue Sylvabelle, permet de construire l’église actuelle, inaugurée en 1898.
Théophile Dupoux, qui a réalisé le Sacré-Coeur et Saint-Martin d’Arenc, en est l’architecte.
De style romano-byzantin comme la Major ou Notre-Dame de la Garde, l’église s’aligne sur le front de rue. Le piéton n’en aperçoit que la façade, surmontée d’une croix de pierre. Elle possède un fronton en arcature aveugle et une rosace polylobée. Son style marie ainsi le souvenir de Saint-Victor, ses racines paroissiales aussi premier site chrétien de Marseille, avec la vocation de la ville, ouverte sur la méditerranée et le monde. Marseille souvent oublieuse de son histoire, sait aussi parfois articuler passé et présent*.
Un grand équilibre interne
Le sanctuaire se visite, de chapelle en chapelle, partageant un équilibre entre styles et significations , à l’image de cette articulation entre passé et présent rappelée plus haut.
Des œuvres du 15ème, 16ème et 17ème siècles** se glissent entre tableaux et sculptures plus récentes et contemporaines. Seul l’effet d’une énumérations de noms et de thèmes, d’artistes et de saints permet de partager l’impression que fait cette visite, dans une église où on aime se nimber de nuages d’encens.
Notre-Dame de la Consolation, bas relief du 15ème, don d’un frère frère du peintre Gustave Ricard, Christ en Croix entre la Vierge et saint Jean du 17ème, un panneau de bois peint du 16ème, le calvaire du Christ entouré de deux anges portant les instruments de la passion, statues de Jeanne d’Arc au bûcher, Maxime Real del Sarte***, de Bernadette Soubirous par Grazien Serraz, du Sacré-Cœur par Louis Botinelly**** et un tableau du XIXe siècle, le Christ bon pasteur, statues du curé d’Ars, de sainte Thérèse de l’enfant Jésus, de saint Joseph avec l’enfant Jésus, de saint Philippe, statue de Saint Antoine de Padoue, un tableau du 16ème siècle, crucifixion avec Marie, un tableau de Jean-Frédéric Canepa, Christ crucifié, un tableau de Dominique Antoine Magaud, une Vierge à l’enfant Jésus.
Alors Philippe prit la parole et, à partir de ce passage de l’Écriture, il lui annonça la Bonne Nouvelle de Jésus.
Jean 8 33-34.
Dans le chœur, le maître-autel en marbre polychrome et une statue de Notre-Dame de Lourdes sont surmontés d’un ciborium.
Un va et vient
L’orgue Cavaillé-Coll, initialement orgue de cœur de Saint-Joseph, a été offert à Saint-Philippe par la paroisse voisine après son inauguration d’un grand orgue également Cavaillé-Coll en 1873. Il devrait retrouver sa place initiale en 2025, privant Saint-Philppe dune part de son éclat.
Appel d’offres d’octobre 2024 lancé par la ville de Marseille : restitution, après restauration, d’un orgue Cavaillé-Coll de l’église Saint-Joseph et installation, après restauration, d’un orgue Mutin-Cavallé-Coll pour l’église Saint-Philppe – 13006 Marseille
Notes
*Et parfois légende et présent
**Dont le chemin qui les a conduits jusqu’à Saint-Philippe reste parfois incertain, mystérieux
***Jeanne d’Arc est le principal sujet de Maxime Real del Sarte, par ailleurs militant monarchiste, fondateur et dirigeant des Camelots du roi.
****Louis Bonitelly a réalisé de nombreuses sculpeures à Marseille et en Provence comme Le dresseur d’oursons de la place de la Tourette, es 4 évangélistes de la Major et certains ensembles du grand escalier de la gare Saint-Charles que je vois depuis mes fenêtres. Il a su mêler radition figurative et modernité
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De ma fenêtre, à l’appui d’optiques puissantes et d’un examen attentif des images captées, j’ai pu identifier la croix de pierre qui surmonte la façade (sous le rond bleu sur la photo).
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A suivre…
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