Mon Dieu, ma miséricorde, que vont devenir les pécheurs ?
Saint Dominique.
En 1524, les troupes impériales commandées Charles III de Bourbon* s‘approchent de Marseille. Pour défendre la ville, le couvent des prêcheurs situé à l’extérieur des remparts, à l’ouest de la rue Saint-Ferréol, est rasé, comme le couvent des Mineurs**. Marseille n’est pas prise. Les dominicains ou frères prêcheurs, font construire un établissement à l’intérieur de l’enceinte, sur le futur site de l’hôtel des Postes. Seule subsiste l’église Saint-Cannat.
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Le chantier débute en 1526. Une première tranche des travaux reçoit en 1528 la bénédiction de évêque de Girone Guillem Ramon Boïl qui avait été capturé par les galères françaises et attendait d’être rapatrié***. L’église n’a été consacrée qu’en 1619. Son financement s’était révélé difficile, malgré un don du corps des notaires.
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La façade de Saint-Cannat d’un style baroque tardif, réalisée en 1739 par Gérard et Duparc, a été partiellement démolie en 1926. Les travaux de percement de la rue Impériale, future rue de la République, avaient ébranlée. Le fronton représentant l’Annonciation, soutenu par quatre colonnes et des pots à feu, a disparu. Restent une petite balustrade, les colonnes doriques inférieures et les statues des papes dominicains Pie V et Benoît XI.
Adolphe Terris – archives départementales 13 – Pierre Besserer
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A la Révolution, la plupart des frères prêtent serment à la constitution et quittent la vie conventuelle. Le prieur sera curé constitutionnel d’une éphémère paroisse Saint- Dominique****. Le sanctuaire devient église paroissiale en 1802, sous le vocable de Saint-Cannat, évêque de Marseille au 5ème siècle. Depuis la destruction du fronton, rien ne rappelle que du temps des Prêcheurs, l’église était dédiée à l’Annonciation.
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Une Vierge du Mont Carmel réalisée par Honoré Coder s’est déplacée au sein de l’édifice. Honoré Coder. a réalisé la statue de Saint-Lazare de la Major.
De ma fenêtre, je vois la croix de fer de Saint-Cannat par-dessus le World-Trade-Center.
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Le sanctuaire relève du Rectorat Saint-Férréol-Saint-Cannat. Depuis 2008, la liturgie orthodoxe roumaine y est célébrée. La très riche décoration classique de Saint-Cannat semble affermir la place des icônes : « Vénérer les icônes, c’est… entrer dans l’espace liturgique, pérer une rupture avec l’extérieur, se recueillir, se préparer à la prière et être à l’écoute de la Parole de Dieu. »
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Un grand autel à baldaquins avait été réalisé pour la chapelle du couvent des Bernardines. Il a été déplacé en 1801 dans l’église Saint Cannat.
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*Ancien connétable de France qui avait rejoint Charles-Quint suite à un procès engagé contre lui par le Parlement de Paris (6ème guerre d’Italie).
** Situé à l’emplacement de l’actuel cours Saint-Louis.
*** Il avait été capturé en 1527, au retour d’une ambassade à Rome, emmené à Marseille puis libéré contre rançon (7ème guerre d’Italie )
****Les Dominicains se réinstallent à Marseille en 1862 dans le couvent Saint-Lazare. L’église est dédiée au Rosaire et dessinée par l’architecte Pierre Bossan, architecte de l’éphémère église Sainte-Anne de Lyon et de Notre-Dame de Fourvière
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A suivre…
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