Nos sens nous peuvent tromper, mais la vérité de Dieu ne trompe jamais.
Saint Vincent de Paul cite Saint Augustin
Une église paroissiale démesurée ?
Saint-Vincent-de-Paul s’impose dans une montée, à un carrefour complexe qui associe huit rues, places et avenues. Les pentes ascendantes au sud et à l’est, et la Canebière que L’église clôt à son extrémité supérieure, achèvent son élancement. Ainsi, cette maison de Dieu fait une montée vers le ciel.
Le site d’une ancienne chapelle des Augustins Réformés accueille le sanctuaire que les marseillais appellent les Réformés. Engagée en 1855, vaste et de style gothique, la construction de l’église s’interrompt rapidement. L’architecte François Reybaud se retire pour une raison inconnue, sans remettre ses plans*.
Ce sera Joseph Pougnet, prêtre et architecte, qui reprendra la responsabilité du chantier, après plusieurs refus de professionnels.
Sans la foi d’un bâtisseur d’église, ne serait-il pas démesure ?
Pour achever Saint-Vincent-de-Paul, en 1886, les paroissiens réunirent trois millions de francs.
L’église est construite selon un plan basilical. avec deux flèches qui s’élèvent à 70 mètres. ’Édouard Didron a réalisé les vitraux. Ses œuvres enrichissent de nombreux sanctuaires, de Paris jusqu’à la cathédrale de Carthage. Les gargouilles, démontrées en 1930, ont été replacées en 2023**. Sur un perron de 25 marches, s’élève la façade à trois portails.
Les sculptures pourtant dessinées par l’abbé Pougnet n’ont jamais été réalisées
L’abbé Pougnet
Joseph Pougnet, prêtre Avignonnais a bâti, en 25 ans, plus de quarante églises et une dizaine de monastères. Il a construit les cathédrales d’Hippone et de Carthage. A Marseille il a notamment réalisé l’église Saint-Trophime de la Cabucelle et les plans d’agrandissement de la première église Saint-Philippe. Il ne songeait jamais à prendre du repos : « Encore plus !Seigneur, disait-il, encore plus ! » Il meurt à 63 ans ,toujours habité d’un grand amour de la maison de Dieu.
Seigneur, j’ai aimé la splendeur de votre maison, et le lieu où réside votre gloire. ***
Psaume XXV, 8
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Parmi ses ouvrages plus modestes, on retrouve l’escalier qui relie l’église des Accoules à la maison du Calvaire. Il structure un des îlots les plus complexes de la ville, en pente raide, entre la montée des Accoules et celle du Saint-Esprit.
Les vertus de l’élévation
L’élévation de la nef habillée d »une lumière grise, perd le regard. Avec ses grandes dimensions au sol, un chœur ouvert sur quatre chapelles, une vaste croisée et trois nefs, où que soit le visiteur, sa vision horizontale se perd . Une invitation encore vers l’élévation. Les collatéraux s’achèvent en absides carrées quand l’abside centrale s’est coupée en sept pans. Une crypte s’ouvre sous la nef.
On peut voir dans une des chapelles latérales, sur le tombé du curé Vidal, un modèle réduit de la façade ornée des sculptures dessinées par Joseph Pougnet.
Des panneaux de bronze de Caras-Latour ornent les portes en bois de chêne sont ornées. Des œuvres en nombre, sculptures, tableaux, maquette de l’église, constituent un ensemble hétéroclite qui participe par touches, à l’étalement des sensation. Elles ne retrouvent leur concentration qu’en levant les yeux..
Le maître-autel provient des ateliers de Jules Cantini. L’autel placé au centre du chœur a été réalisé en réemploi de la clôture faisant office de banc de communion****.
V
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Notes
*En 2015,on a retrouvé les plans de l’François Reybaud, rangés sur une étagère. Cela a permis de comprendre que l’Abbé Pougnet avait suivi les instructions de son prédécesseur à la lettre, à l’exception des ornements et des vitraux
**Aux termes d’une restauration complète de l’église
***Inscription au sol, au devant de l’autel. Quand in s’incline devant le Seigneur, face à l’autel, cette devise s’impose au regard
****Dans la deuxième moitié du XXe siècle
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De mes fenêtres, les Réformés font comme un triomphe sur la ville.
A suivre…
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