Saint Pierre délivré de prison – Joseph Légaré
Notre-Dame-des-Anges des Augustines de l’Hôpital général de Québec.
A Marseille, Saint-Pierre évoque un cimetière, la plus longue rue de la ville*, deux dépôt de tramways et de bus successifs et, de façon presque accessoire, l’église Saint-Pierre. Elle a été réalisée en 1859 par Sixte Rey, architecte du cimetière éponyme, quelques années après la création de ce dernier.
Depuis les années 1770, suite à une prise de conscience sanitaire, les cimetières sont éloignés des zones urbanisées**. Dans les villes en croissance, ils sont rapidement rattrapés par les habitations alors même que les besoins d’accueil des défunts grandissent. Marseille a du abandonner le cimetière Saint-Charles peu de temps après son aménagement, créer Saint-Pierre, plus éloigné, L’un des plus grands cimetière de France***, et bâtir l’église Saint-Pierre afin d’accueillir les vivants.
Le cimetière paysagé est issu de la réunion des jardins de plusieurs bastides. Il se déploie sur un terrain ondulé, d’ouest en est, et accueille les dépouilles des personnalités marseillaises les plus en vue du 19ème siècle. De magnifiques tombes classées en font un lieu de recueillement, de méditation sur la condition des hommes et leur vanité, et de visite touristique.
La Cathédrale du Silence, émouvant columbarium, à l’image de la ville verticale, peut accueillir 190 000 défunts dans 5 barres de 8 étages desservies par des terrasses ouvertes par des arcs. Une intelligente utilisation de la pente naturelle, assez forte, offre au visiteur-touriste une découverte stupéfiante sous le soleil.
Une chapelle du 17ème siècle a transmis son nom au quartier****.
L’ église Saint-Pierre, a été construite dans un style néoroman, à 300 mètres du cimetière. Son clocher est élevé sur la façade et un dôme surmonte le transept. Dépourvue d’éléments néobyzantins en vogue à l’époque, souvent associés aux sanctuaires néoroman (voir la Major ou le Sacré-Coeur), l’église offre une forme de pureté par la rigueur de son parti, comme souvent les ouvrages de Sixte Rey qui semble peu goûter les mélanges de style*****.
Je n’aperçois ni l’église ni le cimetière Saint-Pierre, masqués par les collines. Ils se situent derrière le bâtiment de l’hôpital de la Timone qu’on aperçoit à gauche de l’église des Réformés. J’y ai séjourné quelques jours après m’être brisé l’épaule la Sainte-Baume.
*Elle relie la Plaine à la Pomme, en direction d’Aubagne
**Une ordonnance royale de 1776 accélérera cette évolution
***Les riverains soucieux de salubrité ont exprimé leurs inquiétudes, ce qui montre que le quartier était déjà bien habité
****Le cimetière est pour sa plus grande partie implanté dans le quartier de la Timone alors que l’hôpital du même nom se situe dans le quartier Saint-Pierre. Les tombes de Saint-Charles ont rejoint Saint-Pierre.
****Sixte Rey a également réalisé l’église Saint-Pierre-aux-Liens de l’’Estaque, néoclassique, et le château Régis, néoennaissancce, imitation de Chenonceau. Saint-Pierre-ès-Liens fait référence à une dédicace établie par le pape Sixte III en commémoration de l’emprisonnement de Saint Pierre
A suivre…
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