Saint Nicolas faisant revivre dans sa personne les merveilles des temps apostoliques, continuant après sa mort à semer les miracles dont sa vie est toute débordante
Eugène Marin, Saint Nicolas, évêque de Myre

Saint-Nicolas-de-Myre, l’histoire d’une communauté
L’église melkite catholique Saint-Nicolas-de-Myre est la plus ancienne église orientale de France. Elle témoigne de l’immigration orientale à Marseille. On y célèbre la liturgie de rite byzantin en arabe et en français.
En 1801 quelques centaines de melkites catholiques arrivent à Marseille, craignant des représailles ottomanes après leur soutien à l’expédition de Bonaparte en Égypte et en Syrie*. Plus tard, en 1817, des catholiques ottomans refusant un décret les obligeant à se soumettre au patriarche orthodoxe immigreront à leur tour.
Ces catholiques dépendaient de l’archevêque d’Aix et auraient pu naturellement assister aux offices paroissiaux de rite romain. Beaucoup d’entre-eux cependant ne comprenaient ni le français ni le latin, et pratiquaient le culte à domicile. Un prêtre, immigré lui-aussi, le père Taouil**, présidait aux offices.
En 1816, la communauté demanda le droit d’édifier un lieu de culte à Marseille. L’idée chemine et avec de nombreux appuis*** finit par remonter au Roi. Le souverain autorise la construction d’une église en 1821. Monseigneur Mazloum, archevêque de Myre, fait construire le sanctuaire en 7 mois, avec le soutien financier des fidèles.

Une église en chemin
Bien que respectueuse de l’alignement de la rue, insérée entre deux immeubles, l’église Saint-Nicolas-de-Myre reste orientée. Elle suit un plan basilical, sans colonne, typique des églises de rite byzantin. Une rangée de colonnes surmonte la façade, au-dessus d’un portail de fer forgé décoré de fleurs de lys. Au-delà, un narthex encadré de fresques conduit vers la grande porte. Les fresques représentent saint Nicolas et sainte Mariam Baouardy, dominés par un Christ en gloire.

Rejoindre l’église et y entrer est un chemin en jambes et prières, suivant la pente de la rue Edmond Rostand.L ’œil guidé par les colonnes, traverse la grille-portail, marche sous le Seigneur en gloire, avant de pénétrer dans la nef en lumière.
La nef en lumière
La lumière plonge et colore la nef au travers de vitraux installés pour le centième anniversaire de l’église, avec au nord saint Nicolas et au sud la Vierge à l’enfant. Les murs sont recouverts de dessins géométriques et le plafond est orné de médaillons à motifs d’anges. Les quatre oratoires latéraux sont dédiés à saint Nicolas, sainte Anne, saint Joseph et sainte Sophie****.

La chaire et un coffret-armoire en marqueterie orientale contenant un calendrier liturgique-reliquaire, de 1905 et 1909, sont signés Girgi Bitar, ébéniste de Damas.


L’iconostase comprend trois registres : en bas, la Mère de Dieu et le Christ Pantocrator, au milieu la Cène sous le tétramorphe*****, en haut les apôtres surmontés par la Sainte Croix, dominant un pélican symbolisant le Christ.
Saint Nicolas est l’auteur d’un nombre de miracles impressionnant. Marins, vierges, enfants, populations affamées, persécutées, croisés prisonniers de sarrasins, officiers accusés à tord en ont bénéficié. Lui même, baptise encore bébé, s’est tenu droit sur ses jambes puis a jeûné par respect pour son Seigneur. Il a libéré en songe saint Bernard de Menthon, futur fondateur de l’hospice du Grand-Saint-Bernard, d’une obligation familiale, celle de se marier.
Bernard, serviteur de Dieu, le Seigneur, qui ne délaisse jamais ceux qui mettent en lui leur confiance, t’appelle à sa suite.
Saint Nicolas, apparu en songe à saint Bernard,

Notes
*Parmi eux des officiers et des commerçants, dont les Sakakini qui allaient donner leur nom au long boulevard Sakakini à la suite du legs important accordé à la ville de Marseille
**Il deviendra professeur d’arabe au collège impérial de Marseille
***Rome, le nonce apostolique, le Préfet, les archevêques d’Axi et de Marseille…
****Offerts par les grandes familles levantines de Marseille
*****L’ensemble des quatre créatures ailées qui tirent le char de la vision d’Ézéchiel

Je ne vois pas l’église, trop basse, depuis mes fenêtres. Elle est au centre du carré des sanctuaires comme qui enserre notamment Saint-Joseph ou la grande synagogue.
A suivre…
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