Le 3 fenêtres marseillais
Au 19ème siècle, l’industrialisation, les conquêtes coloniales et les traités maritimes repoussent Marseille, en expansion rapide, hors de ses remparts.
Les rues sont crées selon un schéma orthogonal. Le tracé des voies suit les pentes pour faciliter l’écoulement des eaux, parfois puissant, et le nettoyage, améliorant les conditions d’hygiène.
Un nouveau modèle architectural se développe, le 3 fenêtres, de 7 mètres de large et 14 de profondeur. Apparu au 17ème siècle, il devient la norme dans les quartiers destinés aux classes moyennes. Elles accèdent à des logements en imitation du confort de vie de la bourgeoisie. Les appartements, un par palier, sont traversants. A l’arrière se trouve un jardin.
Le quartier du Camas est emblématique de ce modèle d’expansion urbaine et sociale. Le nom de Campus Martius est attestée au 11ème siècle dans le cartulaire de Saint-Victor. Les terres agricoles du quartier ont appartenu à la famille Camas dont l’un des membres, Jean, s’est consacré aux soins des pestiférés au 17ème siècle.
Une église nouvelle, une encore
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Pour accompagner spirituellement le développement du quartier, l’évêque Eugène de Mazenod fonde en 1848 la paroisse Saint-Michel.
Il charge l’architecte Pierre-Mius Bérengier de construire une église. Il réalisera la première église néo-gothique de Marseille.
Consacrée en 1868. elle sera dédicacée à Saint-Michel-Archange. Le projet des Réformés, engagé auparavant, aboutira plus tardivement. L’église s’ouvre sur la place de l’Archange. Quelques bancs, deux platanes et un monument aux morts préparent avec calme et sérénité au recueillement que facilite la lumière comptée de l’intérieur.
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L’absence de statues sur la façade confère à Saint-Michel-Archange un caractère inabouti. Dans l’axe de la rue Terrusse, visible à plus de 500 m , cette façade cependant se distingue par sa coloration jaune, inhabituelle à Marseille. Elle est en pierres de Beaucaire.
Une décoration intérieure
L’église comprend trois nefs, bordées de dix chapelles latérales. Le chœur s’ouvre sur deux chapelles absidiales. Avec 33 mètres de haut, de 60 mètres de long et 30 mètres de large, le monument est à la juste mesure de ses paroissiens, modestes sans être des plus pauvres.
A l’opposé, des vitraux d’Émile Thibaut, de Clermont-Ferrand, parent la nef de lumière dans un sentiment d’achèvement. Ses ateliers ont orné de nombreux sanctuaires dont la cathédrale de Carthage, construite par l’abbé Pougnet, architecte des Réformés. On peut y voir un second motif de rapprochement des deux édifices, avec la communauté de style.
Le vitrail du chœur mesure 18 mètres de haut et représente quatre tableaux de la vie du Christ : la multiplication des pains, la guérison du paralysé, la bénédiction des enfants, l’Eucharistie. Un cinquième tableau montre la remise des clés du Paradis à saint Pierre. Au-dessus du Grand-Orgue, un vitrail rend hommage à saint Michel entouré d’anges.
Une lecture particulière du 20ième siècle
Un Chemin de Croix d’André Masson s’offrait à la dévotion des visiteurs. Des photos anciennes figurent dans les archives. Il a été remplacé par un Chemin de Croix d’une lecture plus traditionnelle. En contrepoint, dans les chapelles du chœur, de belles sculptures du 20ème siècle qu’une visite nocturne met en valeur, couvrent d’une voix sobre des œuvres plus colorés, réparties dans les chapelles latérales de la nef.
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L’entreprise Baudouin a fondu les cloches de Saint-Michel-Archange, avant de se consacrer à la réalisation de moteurs à partir de 1918 avec un certain succès. Elle jouit aujourd’hui encore d’une bonne réputation à travers le monde. La fonderie Baudouin remonterait au14ème siècle.
Un son religieux se répand dans les airs :
Le voyageur s’arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.
Alphonse de Lamartine
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L’église Saint-Michel se situe à la gauche des Réformés. Elle est masquée par les reliefs de la Plaine. On la voit depuis l’extrémité haute de la rue Terrusse.
A suivre…
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