Voilà ce Coeur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour
Révélation à soeur Marguerite-Marie

Un sanctuaire de quartier


Sanctuaire inachevé du quartier de la Villette à Lyon, la basilique du Sacré-Cœur a remplacé Sainte-Anne*, alors unique église du quartier, elle-même inachevée et détruite en 1939.
La paroisse avait été créée en 1859. Auparavant, seules les Petites sœurs des pauvres assuraient une présence chrétienne dans ce quartier indigent et ouvrier. Une fonderie située à proximité, a accueilli le premier office.
Pierre Bossan, architecte de Notre-Dame de Fourvière comme du couvent des Dominicains à Marseille (Saint-Lazare), avait réalisé Sainte-Anne**, un projet modeste en comparaison de l’Immaculée-Conception qu’il venait d’achever dans le 6ème arrondissement de la ville***.

L’église du Sacré-Cœur, un projet démesuré
En 1916l, ‘Association des Veuves de guerre de Lyon fait le vœu de construire une église votive si la France gagne la guerre. Grâce aux premiers fonds recueillis, un terrain de 15 000 mètres carré est acquis auprès des Hospices Civils .
L’architecte Jules Paulet conçoit pour le Sacré-Cœur un projet démesuré, inspiré de la Basilique de Montmartre. L’édifice, une fois achevé, aurait mesuré 94 mètres de long, devenant la plus grande église de Lyon après la cathédrale Saint-Jean.
Le chantier débute en 1922, peu de temps après celui de la basilique du Sacré-Coeur de Marseille. Dès la pose de la première pierre, on manque d’argent et la recherche d’économies s’impose. De la pierre reconstituée remplace les pierres de taille****. Après la bénédiction du transept en 1934, les travaux s’arrêtent. Ils ne reprendront jamais. La parcelle inoccupée deviendra jardin municipal.
De style romano-byzantin, l’église est belle et ample avec une façade centrée sur deux piliers surmontés de clochetons, une grande rosace centrale et un portique faîtier à l’antique.

L’intérieur d’un plan ramassé mais élevé, austère ouvre notre cœur au mystère avec ses escaliers imprévisibles, de grandes fenêtres et des vitraux bleus et orangés. Domine une parfaite rigueur, sans grande décoration mais avec des piliers portant haut des plafonds en croisées d’ogive.



C’est bien l’inachèvement du sanctuaire qui permet le déploiement de ces étonnantes qualités. Il n’est que transept.
Une petite chapelle plus intime que la grande nef centrale sert pour des cérémonies, baptêmes, confirmations ou pour la messe en semaine.

Je sens en moi une grande volonté de vous plaire, et une plus grande impuissance d’en venir à bout sans une lumière… que je ne puis attendre que de vous.
Saint Claude La Colombière sj***
Notes
*La place Saint-Anne perpétue la mémoire de cette première église de la Villette, quartier du 3ème arrondissement de Lyon
**Pierre Bossan réalisera à Marseille l’église du couvent Saint-Lazare des dominicains
***Les 6ème et 3ème arrondissements de Lyon, mitoyens, accueillent des populations socialement opposées
****Mon immeuble à Marseille est paré de plaques de pierre reconstituées reprenant la technique du Sacré-Cœur de Lyon
****Saint Claude La Colombière, jésuite, a passé les dernières années de sa vie à Lyon

Lorsque je réside à Lyon, je peux voir un clocheton de l’église du Sacré-Coeur depuis ma fenêtre.
A suivre…
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