
Que tes yeux soient ouverts nuit et jour sur cette Maison, sur ce lieu dont tu as dit : « C’est ici que sera mon nom. » Écoute donc la prière que ton serviteur fera en ce lieu.
Premier livre des Rois 8,29
Le carré des sanctuaires
Le carré des sanctuaires est un espace urbain particulièrement dense en églises, synagogue, chapelles ou temple. Dans un cercle de 400 mètres de rayon*, centré sur Saint-Nicolas de Myre, on retrouve 5 sanctuaires, auxquels s’ajoutent les chapelles de 5 établissements scolaires. Les villes médiévales et classiques, délimitées par leurs remparts, pouvaient connaître de telles densités. La révolution puis les lois du début du 19ème siècle, les ventes de biens nationaux et les opérations immobilières, ont transformé la ville et, aujourd’hui, à Marseille, le carré des sanctuaires connaît une concentration spirituelle devenue exceptionnelle.

Un carré 19ème
Ces édifices s’inscrivent dans les poussées urbaines du 19ème siècle qu’a connue Marseille dans toutes les directions. Saint-Nicolas-de-Myre, église melkite inaugurée en 1822, est le plus ancien du carré. A mi -parcours entre l’Orient et l’Occident, son style témoigne de l’histoire des catholiques orientaux. Elle constitue un souvenir du passé levantin de Marseille, qui, à sa manière, n’est pas éteint.
Autour de Saint-Nicolas, le carré des sanctuaire englobe :
- La synagogue Beth Yossef
- L’église Saint-Joseph
- L’ancien temple dit « Suisse »
- le couvent Saint-Lazare des Dominicains
- L’église anglicane All Saints’ construite en 1904 afin d’accueillir les communautés anglicanes établies à Marseille et pour veiller au bien-être des marins en escale
- Les chapelles des lycées et écoles privés, Charles Peguy, Saint-Vincent de Paul, Saint-Joseph les maristes, Don Bosco, Notre-Dame
Les dominicains et les protestants au cœur du carré des sanctuaires

Dix ans après la fondation de l’Ordre en 1215, les Dominicains s’installent à Marseille, à proximité de l’actuel théâtre des Bernardines. Puis leur histoire devient celle de Saint-Cannat. En 1862, ils se réinstallent à Marseille et construisent le couvent Saint-Lazare**. Pierre Bossan, architecte de l’éphémère église Saint-Anne de Lyon***. dessine l’église, dédiée au Rosaire. Omniprésente, la rose se retrouve en couleur sur les murs, dans les dessins des vitraux, en sculptures et sur les piliers orientalistes. Le chien, symbole de l’ordre des dominicains, tend une torche vers le monde qu’il embrase.
Les Dominicains quitteront le couvent en 1903 pour y revenir en 1921.
Le temple protestant suisse

Le temple protestant suisse a été construit en 1890. De style romano-byzantin, il a été conçu par l’architecte aixois Joseph Huot. De grandes familles de négociants de Marseille, installées depuis le 16ème siècle, ont des origines suisses. Leur communauté s’est élargie au 19ème avec l’arrivée de suisses fuyant la misère pour rejoindre l’industrieuse capitale coloniale. Les Suisses forment alors la deuxième communauté étrangère de Marseille après les Italiens****.
Contempler avec Marie le visage du Christ.
Jean-Paul II

Notes
*Dont j’ai exclu les sanctuaires inscrits dans le tracé de l’enceinte du 17ème siècle
**Financé notamment par Anne Rosine Noilly-Prat, d’origine lyonnaise
***Et de Notre-Dame-de-Fourvière
****Le temple est muré depuis plusieurs années avec un avis de permis de construire datant de 2012 apposé sur la façade

De mes fenêtres, au sein du carré des sanctuaires, je vois le clocher de l’église Saint-Joseph, le couvent Saint-Lazare et la synagogue.
A suivre…
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