Je m’étais retiré sur la montagne pour recevoir les tables de pierre, les tables de l’alliance contractée par le Seigneur avec vous.
Devarim, chapitre 9, verset 9.
Au début du 19ème siècle, des juifs reviennent vers Marseille. Après 15 siècles de présence, ils avaient été expulsés avec le rattachement de la Provence à la France en 1501. Marseille était plus ouverte envers les juifs que la plupart des villes européennes. Les statuts sur les juifs qui s’imposent dans le royaume ne sont que partiellement appliqués.
C
Cette situation se traduit par la présence de deux juiveries, de plusieurs synagogues et d’une yeshiva. La juiverie de la ville basse, ouverte, plutôt habitée par des juifs aisés, se situe près de l’église Saint-Martin. De riches chrétiens y résident. Celle de la ville haute semble réservée à des juifs moins favorisés. Aucun vestige de cette époque n’a été mis au jour.
V
Ainsi, la synagogue Breteuil – Beth Yossef* se présente-t-elle comme comme le plus ancien monument juif de la ville. Elle est achevée en 1864 suivant un plan basilical, établi par Nathan Salomon. Son style romano-byzantin est aussi celui de la La Major ou Notre Dame de la Garde. Cette dernière, construite par Henri-Jacques Espérandieu, architecte protestant, a été achevée elle-aussi en 1864.
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La synagogue, en retrait de la rue, est flanquée de deux pavillons réservés à l’enseignement et l’administration. La façade, ornée d’une rosace de style roman, est couronnée par les Tables de la Loi. A l’intérieur se mêlent matériaux et références stylistiques d’Orient et d’Occident.
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La rue de Breteuil, comme la rue Paradis, accompagne avec la croissance de ses numéros le développement de la ville aux 19ème et 20ème siècles. L’inscription de la synagogue Breteuil dans l’histoire urbaine et architecturale de Marseille fait comme un écho à une phrase d’Augustin Fabre : « … l’une des villes les plus accueillantes pour les Israélites, grâce au contact de tant d’hommes d’origines, de mœurs et de croyances diverses, sans cesse rapprochés par les relations du commerce. »
C
De mes fenêtres je vois la nef de la synagogue Breteuil. Elle surplombe la partie basse de la ville et s’inscrit au centre du carré des sanctuaires, comme Saint-Nicolas de Myre ou Saint-Joseph.
V
A suivre…
CA
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