Libérateur des captifs, providence des pauvres, médecin des malades, allié des rois, ô grand et glorieux martyr Georges, prie le Christ Dieu de sauver nos âme.
Tropaire est chanté le 23 avril, jour de la Saint Georges, dans les églises orthodoxes

L’église Saint-George de Haguenau
L’église Saint-Georges de Haguenau*, située à l’emplacement d’un premier édifice qui lui-même avait remplacé une chapelle romane, remonte au 12ème siècle La construction mêle grès des Vosges et briques cuites et crépies. La nef actuelle date du début du 13ème siècle*. Un socle extérieur en débord parcourt la nef, interrompu par les trois portails romans. Il impose un sentiment double de solidité et d’élévation du sanctuaire.


Les piles nord et sud de l’arc triomphal portent, en sculptures, des atlantes** accoudés sur leurs genoux et de monstres affrontés.
L’œuvre Saint-Georges qui assure la réalisation des travaux d’entretien, d’agrandissement et d’embellissement de l’église, remonte au 13ème siècle. De 1490 à 1529, sous son influence, Haguenau connaîtra une période artistique flamboyante avec des réalisations, toujours visibles. Les artistes haguenoviens vont avoir une influence jusqu’à Strasbourg et Colmar.
Une nef romane
Avec ses dix travées, l’église Saint-Georges s’impose dans la simplicité et aussi par son unité. Les travées orientales ont conservé leurs hautes fenêtres romanes. Les clés de voûte sculptées rappellent l’appartenance de l’édifice à son territoire autant que l’espérance en Dieu, avec la rose de Haguenau, des têtes de feuilles ou le Bon Pasteur.
Saint-Georges de Haguenau s’achève et s’accomplit au terme de la déambulation dans un chœur gothique consacré en 1283. Le transept et la tour-clocher octogonale s’ouvrent sur le ciel par de petites lucarnes.
Un sanctuaire vivant par les siècles
Avec les siècles, l’église connait des croissances en hauteur, vers les côtés, glissant peu à peu d’une pure dévotion vers le sentiment du triomphe divin. Le 13ème siècle voit la tour qui surmonte le chœur rehaussée avec un niveau supérieur percé de grandes baies gothiques.
Vers 1230, l’écoutète Woelfelin fait construire contre la chapelle baptismale du 12ème siècle, une chapelle dédiée à saint Nicolas***.

La tour accueille cinq cloches. Deux d’entre-elles, datées de 1268, restent les plus anciennes cloches d’Europe toujours en place.
Vers 1360, une reconstruction du chœur permet de renforcer le caractère gothique du sanctuaire. Peu à peu, de nouvelles chapelles et annexes se greffent à la nef.
Les 15ème et 16ème siècles enrichissent l’église d’éléments mobilier remarquables. Retables, chaire et maître-autel en grès rose, chandeliers, tour eucharistique glorifient l’édifice.

Plusieurs mises au goût du temps, aux 17ème et 18ème siècle, transformeront l’église , sans toutefois lui retirer son double caractère roman et gothique. Une restauration du 19ème siècle, introduira de nouvelles peintures murales, des vitraux et du mobilier néo-gothique.
Après la 2ème guerre mondiale et ses dommages, le décor peint et l’essentiel du mobilier néo-gothique disparaitront. De nouveaux vitraux rejoindront les baies survivantes****.

Des témoignages de la vie médiévale
À l’extérieur, des étalons de mesure restent visibles sur les contreforts du transept sud. Les glaives de soldats venus se placer sous la protection de Saint Georges avaient l’habitude de frapper la pierre. Des marques restent visibles dans la nef, les griffes du diable .
Depuis 1268, les cloches sonnent à 22 heures pour annoncer la fermeture des portes de la ville et indiquer aux voyageurs qu’ils doivent quitter la ville. Cette tradition perdure dans plusieurs villes d’Alsace.

Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Jean 3, 14-21
Notes
*L’Alsace a dédicacé beaucoup d’églises à Saint George
**Atlante : figure masculine sculptée qui supporte une charge
***Saint-Nicolas et Saint-Georges, les deux paroisses historiques de Haguenau, constituent des marqueurs de discrimination sociale. Les bourgeois fréquentaient Saint-Georges et baptisaient leur premier né du nom du guerrier martyr. Saint-Nicolas, sauveur et patron de enfants, reste très vénéré en Alsace, avec des traditions en noir et blanc : saint à la barbe blanche, pains d’épices mais aussi Hans Trapp, père fouettard alsacien… Hans Trapp est inspiré d’Hans von Trotha. En conflit avec Wissembourg, le noble saxon fit inonder la ville, ses terres et provoqua une famine. Par la suite, il fut excommunié
****L’église comprend 61 verrières

Marseille accueille plusieurs églises Saint-Georges, dont l’église intégrée dans l’immeuble du même nom, catholique, et plusieurs églises orthodoxes. La plus proche se situe à 700 mètres de ma fenêtre, en rez-de-chaussée d’un bâtiment d’habitation rue Clapier. Mais cette dernière est cachée par les immeubles de la rue Lafayette visibles au devant de la Sainte-Baume.
A suivre…
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