Étienne, rempli de la grâce et de la puissance de Dieu, accomplissait parmi le peuple des prodiges et des signes éclatants.
Actes 6, 8

Le christianisme primitif à Paris
La première église de Paris se situait dans l’Île de la Cité, sans doute dans une maison particulière sur le site de la cathédrale actuelle*.

Les souvenirs-traces de ces premiers temps sont revêtus d’un puissant caractère émotif, fruit de l’alliance d’un signe de foi et d’un caractère profondément humain. Un fond de coupe en verre du 4ème siècle a été découvert lors de fouilles sur le parvis de Notre-Dame. Il a rejoint les rares témoignage des premiers temps du christianisme qui nous soient parvenus. Ce vestige représente un chrisme, signe retrouvé sur plusieurs stèles de la nécropole Saint-Jacques**.
A ma très douce épouse et dame Barbara j’ai fait ce tombeau.Elle a vécu vingt-trois ans, vingt-huit jours. Que la paix soit avec toi ! Vitalis ton époux a fait apposer…
Stèle chrétienne du 5ème siècle provenant de la nécropole Saint-Jacques

Le Paris du haut-moyen-âge occupait l’Ile de la Cité et les pentes sur la rive gauche de la Seine. L’est de l’île est le domaine de l’évêque. La cathédrale Saint-Etienne*** en manifeste la puissance. Childebert Ier la fit construire dans la première moitié du 6ème siècle sur le site de l’actuelle Notre-Dame.
Les monceaux de Paris
A l’époque mérovingienne, dans des zones inondables des deux côtés du fleuve, se développent de modestes communautés de bateliers et de pêcheurs. Elles sont installées sur de petites buttes de galets, les monceaux, alors que le fleuve et ses marécages occupent l’essentiel de l’espace****. Ces familiers du fleuve se regroupent autour de modestes sanctuaires, de cimetières ou oratoires, qui souvent les ont précédés.
Des palissades en bois protégeaient ces hameaux. Rive droite, les monceaux Saint-Paul, Saint-Gervais, Saint-Merri, Saint-Jacques et Saint-Germain-l’Auxerrois forment un chapelet d’implantations. Sur la rive gauche, le monceau le plus connu est Saint-Germain-des-Prés, consacré au second Germain, évêque de la capitale.

Les monceaux dans la cité
A l’époque romaine les voies de circulation s’approchaient des monceaux. Ces routes, comme il était d’usage, accueillaient dans leur bordure les nécropoles alors implantées hors les murs. Ainsi, avec le temps les communautés de vivants se sont liées par routes et fleuve à celles des morts. Ensemble, elles ont œuvré, avec leurs corps et de leurs âmes, pour que prennent racines ces implantations discrètes. De là, émergeront quelques unes des plus belles églises de Paris, qui ont servi magnifiquement les grandes vagues superposées de l’urbanisation de la capitale et de la croissance spirituelle des parisiens.
A l’inverse de Marseille, Paris ne dispose que de peu de vestiges ou souvenirs de ses édifices paléochrétiens. Sur les 5 monceaux de la rive droite, 4 ont connu une continuité ecclésiale, destructive de ses prémisses. Seul le monceau Saint-Jacques a plus tard perdu son église. Il conserve son célèbre clocher-tour.
Le tracé du rempart carolingien enceint Saint-Gervais, Saint-Merri, Saint-Jacques et Saint-Germain-l’Auxerrois. Le monceau Saint-Paul se trouvait hors les murs.

Notes
*https://archeologie.culture.gouv.fr/paris/fr/les-debuts-du-christianisme
**Dans l’Antiquité, les sépultures étaient implantées au bord d’une voie, ici le cardo maximus, à la sortie de la ville
***Dans le haut Moyen Âge, il est très fréquent que la cathédrale (ecclesia) constitue un groupe épiscopal. À Paris celui-ci comprend la cathédrale Saint-Étienne réservée aux catéchumènes ,Notre-Dame réservée aux baptisés, le baptistère Saint-Jean-le-Rond et la basilique Saint-Germain-le-Vieux . A Marseille, le groupe, plus restreint, présentait outre la cathédrale un baptistère aux dimensions exceptionnelles.
***Le quartier du Marais tirera son nom de cette situation

L’actuelle Major à Marseille depuis mes fenêtres (et le clocher de l’église des Carmes). Sur son site se trouvait le groupe épiscopal primitif.
A suivre, les églises des 5 monceaux...

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