Flambeau du Christ, vase d’élection du trésor divin… d’entendre ces paroles du Juge miséricordieux : Ô bon fidèle serviteur, parce que tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup d’autres, entre dans la joie de ton Seigneur*.
Hermenarius, évêque d’Autin, suite à l’élection de saint Méderic comme abbé de Saint-Martin d’Autun

Les monceaux** Saint-Merri et Saint-Germain-l’Auxerrois ont accueilli les saints éponyme au début de la christianisation de la Gaule. Le légendaire et l’historique se mêlent, les récits sont puissants. Leur force et leurs complexités font un appui toujours renouvelé pour la foi des chrétiens par les siècles.
Saint-Merri
Selon la tradition, Médéric, abbé de Saint-Martin d’Autun, vécut en ermite sur le monceau Saint-Merry ou Saint-Merri. Accompagné de son disciple saint Frou, il avait trouvé la tranquillité qu’il recherchait à proximité d’un oratoire placé sous la vocable de Saint-Pierre-des-Bois. Quand Médéric meurt en 700, on l’enterre sur place. L’oratoire devient chapelle et peu à peu la chapelle du saint homme de Dieu.
Très vite, le tombeau fait l’objet d’une profonde vénération. En 884, les restes du saint sont mis en châsse et considérés comme des reliques. Médéric deviendra Saint Merri.
Lors du dernier siège de Paris par les Normands, saint Médéric devient le saint patron de la rive droite. La chapelle prend alors le nom de Saint-Merri. Plus tard, par deux fois, on bâtira sur le site une nouvelle église. Elles conserveront ce vocable.

Saint Marie l’égyptienne
Trois scènes de la vie de sainte Marie l’Égyptienne, réalisées par Théodore Chassérieau en 1842 décorent l’actuelle église Saint-Merri. Dans la nef de Saint-Germain-l’Auxerrois, on retrouve la sainte, vénérée au travers d’une statue polychrome du 15ème siècle. Une copie de cette statue a pris place sous le porche de l’église***.
Un second caractère double affecte Saint-Germain-l’Auxerrois : la réalisation en son imitation de la mairie du 1er arrondissement de Paris. Le bâtiment civil, comme le sanctuaire, fait face au Louvre.

Théodore Ballu a dessiné les plans du beffroi de la mairie, réalisé en 1858 . L’architecte avait assuré la restauration de la tour Saint-Jacques qui l’ai clairement inspiré.

Vous êtes la plus pure des vierges. Prenez pitié d’une malheureuse et faites pour mon salut, que je puisse adorer la croix de votre divin fils.
Sainte Marie l’égyptienne – La Légende dorée Jacques de Voragine
Saint-Germain-l’Auxerrois
Saint Germain, évêque d’Auxerre et appelé également saitn Germain de Paris, aurait rencontré sainte Geneviève pour la seconde fois sur le monceau qui portera son nom. Le saint réalise un miracle sur la butte. Un petit oratoire y apparait au 6ème siècle.
On prête au roi Chilpéric Ier la décision de construire une première église à la fin du 6ème siècle. Après son assassinat, les travaux sont interrompus. Il faudra attendre près d’un siècle pour que saint Landry, évêque de Paris, prenne l’initiative d’achever le sanctuaire. Chilpéric souhaitait y faire déposer le tombeau de saint Germain. Mais celui-ci restera à Saint-Germain-des-près qui lui est dédié.
Le sanctuaire a pris une forme singulière après la construction de la rotonde ainsi que du cloître et des fossés en cercle. Parfois, il a été appelé Saint-Germain-le-Rond.
Les Vikings ont détruit la première église lors du siège de Paris vers la fin du 9ème siècle. On bâtit une nouvelle église au 11ème. Une 3ème église la remplacera vers la fin du 13ème. C’est alors qu’apparaît la première appellation Saint-Germain-l’Auxerrois.

Saint-Germain-l’Auxerrois est l’une des quatre églises marquant les points cardinaux aux portes de Paris, avec Saint-Laurent, Sainte-Geneviève et Saint-Germain-des-Prés. Ces trois dernières relevaient d’abbayes****.
A la Saint-Barthélémy de 1572, le tocsin de Saint-Germain-l’Auxerrois a sonné. Il a participé à l’engagement massacre des protestants.
Notes
*Matthieu 25, 11
**Un monceau est une petite buttes de galets, formée par la Seine et ses marécages qui occupent essentiel de l’espace alentour
***Un tableau de Sainte Marie l’Egytpienne de Nicolas Loir, provenant du couvent des Carmélites de la rue Saint-Jacques à Paris, se trouve au musée des Beaux-Arts de Marseille
****Voir le Gallia Christiana

Le premier musée des beaux-arts de Marseille a été installé dans l’ancien couvent des Bernardines dont je vois la coupole depuis ma fenêtre.
A suivre…

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