Joseph, son époux, qui était un homme juste…
Mathieu 1-:9.
Une église dans son temps
L’église Saint-Joseph est implantée rue Paradis, vers son premier tiers. Cet axe parfaitement rectiligne, de près de trois kilomètres, constitue un exposé d’architecture chronologique du 17ème au 20ème siècle. A la parcourir, on saisit, au nombre d’immeubles de style homogène, la réalité d’une expansion par à-coup de la ville. La rue présente vers son centre un point haut où se trouvait le prieuré Saint-Pierre de Paradis. Ses deux extrémités s’approchent du niveau de la mer.
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Comme Saint-Charles intramuros, Saint-Joseph intramuros a accompagné le développement vers le sud des débuts du 19ème siècle. L’édifice a rencontré des difficultés de financement et vingt années séparent la décision de l’édifier de sa consécration. Le bâtiment a connu par la suite plusieurs campagnes de restauration marquées par de nouveaux aléas financiers. De ce fait, il est régulièrement fermé.
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Les dimensions de l’église, imposantes, absorbent le visiteur dès son entrée. Un marbre veiné, avec moulures et arcades dorées recouvre l’intérieur. Le plafond à la française enserre dans un système à caisson des toiles peintes dont la signification est par périodes masquée par un filet. Certains de ces éléments peints n’ont été achevés qu’en 1925; Du fait de sa fermeture régulière, la richesse du sanctuaire et la contribution de grands artistes ont été masqués dans les mémoires au profit de la seule façade ornée de six colonnes.
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Cette magnificence en suspens rappelle que les évangiles décrivent Joseph comme humble et soucieux d’obéir à Dieu. Il est tektôn, artisan travaillant le bois, les métaux ou la pierre, capable de participer comme maçon, voire comme architecte, à la construction d’édifices importants.
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On revient dans la nef
Pascal Coste, l’architecte de l’église, a réalisé plusieurs bâtiment à Marseille (église Saint-Lazare, église Saint-Barnabé, Bourse…), après avoir travaillé pour le vice-roi d’Egypte. Grand voyageur, il a visité la plupart des sites antiques orientaux.
Quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre.
Luc 18, 14a
Arcades avec frise à rinçeaux, verrières encadrées de pilastres, corniche à denticule, culs de four et absidioles des chapelles Saint-Joseph et de la Vierge, peintures d’Orsini, évangélistes peints par Augustin Lamy, fresques de Charles Varade et Jean Sari… L’église, si difficile à terminer, représente cependant un des ouvrages les plus aboutis du siècle.
Jules Cantini a réalisé en 1897 le maître-autel en marbre polychrome, offert par Anne Rosine Noilly-Prat*. Un ciborium en forme d’arc de triomphe supporté par dix colonnes en marbre rouge de Numidie le surplombe et protège. Une statue de saint Joseph**, tenant sur ses genoux l’enfant Jésus, trône sur ce baldaquin décoré de caissons dorés. Ainsi, la magnificence du maître-autel fait de l’humble Joseph un triomphateur. Et nous voici, admirateurs de l’œuvre, renvoyés à notre propre modestie.
Derrière le maître-autel ,un orgue de chœur construit en 1896 par François Mader reste muet depuis 1988. A l’opposé, le Grand-Orgue de tribune réalisé par Aristide Cavaillé-Coll permet d’offrir des concerts de grande qualité lorsque l’église n’est pas fermée. Plusieurs campagnes de transformation et rénovation ont affecté l’instrument. Un second Cavaillé-Coll, actuellement à Saint-Philippe, intégrera en retour l’édifice, en remplacement de l’orgue de chœur défaillant***.
Notes
*Femme d’affaires et dame des bonnes œuvre. Elle a fondé l’asile des Dames du Calvaire (actuelle Clinique Saint-Elisabeth rue Chape), financé des bonnes œuvres et des édifices religieux. Pendant l’épidémie de choléra de 1884, elle se dépense sans compter et visite les malades.
**De Paul-Émile Millefaut
***Il avait tenu la rôle d’orgue de chœur à Saint-Joseph
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Le clocher de l’église Saint-Joseph, visible depuis la rue Stanislas Torrents, dans la continuité d’une façade se distingue peu des autres immeubles. Depuis ma fenêtre, il semble proche de la Grande Synagogue. L’église s’inscrit dans le carré des sanctuaires, comme Saint-Nicolas de Myre ou la Grande Synagogue.
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A suivre…
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