Nous enjoignons à tous les curés et vicaires de notre diocèse de faire connaître à leurs paroissiens de quelle utilité est pour eux une dévotion aussi solide et aussi agréable à Dieu que l’est celle du Sacré Cœur et du saint Nom de Jésus
Monseigneur Belsunce, évêque de Marseille, alors que reculait la peste de 1720
La basilique du Sacré-Coeur est au carrefour de trois intentions qui ainsi ont ainsi comme tissées : commémorer la peste de 1720, établir un mémorial de la grande guerre et répondre aux besoins d’un quartier en pleine expansion*. Elle remplace l’église Saint-Adrien et Saint-Hermès, devenue trop petite et démolie.
En 1720, alors que la peste recule, Monseigneur Belsunce rassemble les fidèles et consacre Marseille au Sacré-Cœur de Jésus. Anne-Madeleine Rémusat, visitandine**, lui avait inspiré cette démarche. Leséchevins de Marseille font le vœu d’assister à perpétuité à la messe le jour du Sacré-Coeur.
En juin 1915, l’épiscopat français consacre la France au Sacré-Cœur. Les catholiques du pays cherchent refuge et consolation auprès de lui.
Plusieurs millions de drapeaux et de fanions sont distribués à la population et aux soldats**. A la fin de la guerre, les souffrances endurées appellent des espaces de mémoire****, dans l’espoir aussi d’un début de compréhension du destin tragique des hommes et des nations.
En 1920, la réalisation de la basilique du Sacré-Coeur est confiée à Théophile Dupoux, architecte de Saint-Marin d’Arenc et de Saint-Philippe, qui conçoit un édifice romano-byzantin. Après son décès, son fils poursuit le projet. Le sanctuaire est construit avec des matériaux de grande qualité : pierres de taille des meilleures carrières, colonnes venues de Corse ou de Suède. Il ne sera achevée qu’en 1947. Avec le temps, l’esprit du projet initial s’est perdu. Le style du sanctuaire est au final proche du modernisme, s’éloignant des partis composites.
De l’extérieur, nef et façades font un bloc massif, avec répétition de fenêtres, pleins cintres, colonnettes et arcatures. Le projet prévoyait un clocher central de 62 mètres qui ne sera pas réalisé faute de moyens.
A l’intérieur, la basilique impose une forme d’élévation, avec sa voûte de 23 mètres, ses colonnes de marbre et un chœur sur trois étages avec des vitraux en hommage aux poilus, surmontés d’une imposante mosaïque. Des verrières ***** représentent en 6 tableaux l’histoire du Sacré-Cœur. Parmi eux, le vœu des échevins et la rencontre de Monseigneur Belsunce et Anne-Madeleine Rémusat (voir l’image en exergue).
La basilique, trop basse, n’est pas visible depuis mes fenêtres.
*L’église a été érigée en basilique mineure qu’en 1997
**Le développement de la dévotion au Sacré-Coeur de Jésus au 17ème siècle suit les révélations d’une visitandine, sainte Marguerite-Marie Alacoque, puis, à partir du 19ème siècle, d’une autre religieuse, Marie du Divin Cœur, qui demande au pape Léon XIII de consacrer le monde entier au Sacré-Cœur de Jésus
***Sans que s’éteignent les pressions anticléricales : le gouvernement interdira en 1917 la consécration des soldats au Sacré-Cœur et le port de fanions et d’étendards du Sacré-Cœur
****Comme l’église du Sacré-Coeur de Lyon, construite à l’initiative des veuves de guerre
*****Mosaique et verrières de la basilique Sacré-Coeur sont d’Henri Pintat dont on retrouve les œuvres dans plusieurs églises de Marseille : Saint-Barnabé, Notre-Dame-du-Mont, Saint-Pierre et Saint-Paul…
A suivre…
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